JULIA ROBERT
Cie LEIDESIS

alètheia, « l’être-vrai ». Dans ce solo, Julia Robert joue de la viole d’amour, un

instrument baroque qui entre naturellement en résonance avec la voix humaine. D’abord jouée en acoustique, elle se voile progressivement, par l’ajout d’objets et de pédales d’effets. Ayant ressenti la nécessité de se tourner
vers ses racines Mapuche, les vibrations de leur chants de guérison viennent révéler sa voix. Dévoilant peu à peu sa musique faite de textures, de répétitions et de transe. Un hommage à l’être, aux Mapuche, qui se révèle par le dévoilement de ces chants ancestraux à travers sa voix, sa musique et le voilage de sa viole d’amour.

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 Note d'intention 

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   Cette phrase d’Héraclite l’a interpellée : « La nature aime à se cacher ». Selon Heidegger, cet aphorisme exprime l’essence profonde de l'alètheia, à savoir que le dévoilement implique nécessairement et simultanément le voilement.
   alètheia signifie aussi « l’être-vrai ». Dans ce solo, elle joue de la viole d’amour, un instrument baroque qui fut très à la mode au XVIIIème siècle. On y suggère que de tous les instruments, elle est celui dont le son est au plus près de la voix humaine, résonnant de manière naturelle grâce à ses cordes sympathiques. Jouée tout d’abord de manière “pure”, Julia Robert dévoile son instrument corde après corde.

   Ayant ressenti la nécessité de se tourner vers ses racines Mapuche d’Amérique du sud, elle a également choisi d’arranger des chants de cette communauté* - soulignons que les chants Mapuche « Ül » sont des chants de transmission et de guérison (chants d’amour, de résistances, berceuses, traditions à la terre et aux ancêtres).
   Ainsi, Julia Robert vient dévoiler sa musique à travers sa viole d’amour, qu’elle voile avec des objets tels que des pinces à linge, différents papiers (carton, aluminium, plastique) qu’elle sonorise et augmente avec des pédales d’effets. En trafiquant et détournant son instrument, Julia Robert offre différentes textures sonores et vient ainsi révéler d’autres points d’écoute.

   Enfin, l’aspect organique de sa musique se traduit par la répétition et la transe : alètheia est une création sonore qui évoque un voyage dans le temps, connecté à la cosmovision Mapuche. Un hommage à l’être qui se révèle par le dévoilement de ces chants Mapuche ancestraux à travers sa voix, sa musique et le voilage de sa viole d’amour.
 

*Les Mapuche se sont battus pour leur indépendance et leur autonomie pendant des siècles (et encore aujourd’hui) ; après la colonisation des Espagnols, ce sont les États argentins et chiliens qui les ont dévastés et diminués en tant que peuple. Au départ, cette communauté était matriarcale. Dans leur chemin de résistance, les Mapuche ont réussi à organiser une politique horizontale, démocratique où chacun.e a sa place, dont les éléments de la nature. Les machis par exemple, les guérisseu.r.s.es (où le genre n’est pas questionné) pratiquent la guérison par la musique & la connexion à la nature.