’’ Musicienne, interprète, compositrice & performeuse, je suis depuis 2015 directrice artistique de la Compagnie LEIDESIS, compagnie que j’ai fondée afin de pouvoir mieux réaliser et structurer mes propres projets.
J’ai à cœur depuis toujours de fédérer une équipe autour de valeurs communes dans le but de confectionner des projets artistiques qui décloisonnent les genres, ouvrent des portes, en mettant l’accent sur le sens et ce à travers nos propositions artistiques - la musique que nous donnons à voir - mais aussi à travers nos actes et nos paroles.
La question de la place de l’individu au cœur d’une société à l’héritage colonial, son poids et ses conséquences, et d’une société patriarcale dont le processus est encore à l’œuvre et prenant encore le dessus sur l’égalité, m’apparaît effectivement essentielle.
Après s’être formée à la Hanns Eisler - Musikhoschüle de Berlin auprès de Friedemann Weigle (Quatuor Artemis), Julia Robert termine en 2013 un 3ème cycle supérieur d’alto, spécialisé dans le répertoire contemporain au CNSMD de Lyon dans la classe de Christophe Desjardin, ainsi qu’un master d’improvisation au CNSMD de Paris.
À l’occasion du Festival de Darmstadt de 2014, Julia Robert rencontre la ‘‘nouvelle génération de compositeurs.rices’’. Inspirée par leur créativité, elle fonde en 2015 la Compagnie Leidesis et le Quatuor IMPACT qui donne lieu à 4 créations (Les Automates de Descartes Cardinales, Forest Gazing & Knit).
En 2018, elle entame une démarche transdisciplinaire avec FAME, un solo sur le thème de l’identité, la toute puissance et la fragilité de l’être. Cette première création lui permet de concevoir et penser la totalité du dispositif (création sonore, scénographie, jeu, costumes, textes) et amène une toute nouvelle dimension à son projet artistique.
Parallèlement, elle compose pour le chorégraphe Pol Pi et la metteure en scène Élise Chatauret.
Après avoir entamé un processus de guérison dans mañke, enregistrement (2020) qui sortira bientôt sur cassette et vinyle, dans lequel on retrouve cette notion de vulnérabilité et de puissance simultanée grâce à ses sons chaotiques, telluriques et dronesques ; Julia enregistrera au GMEA à l’automne 2024 son autre solo alètheia ‘‘l’être-vrai’’ à la viole d’amour & chants Mapuche qui tourne déjà en Europe. Ayant ressenti la nécessité de se tourner vers ses racines Mapuche, Julia prépare actuellement une tournée au Chili pour la fin de l’année, qui idéalement, donnera lieu à un projet collectif Mapuche-expérimental Mapiuke, qui signifie le cœur.
Ma démarche artistique est celle d’adresser une musique qui se veut proche, sincère et expérimentale, tout cela à la fois. Celle-ci me conduit à réfléchir au lien à construire avec l’Autre, à la fois au sein de mes projets de création - qualités des échanges avec mes collaborateur.ice.s (artistiques, administratifs), avec le(s) public(s) et également dans le quotidien du travail de ma compagnie, et sur tous les volets que cela embrasse. Mon équipe et moi-même mettons au centre de notre travail :
• le care : en nous attachant notamment à définir du mieux possible les places et rôles de chacun.e.s pour le bien-être de tous.tes et le bon déroulement des projets, en mettant en place une charte de la compagnie (nos valeurs) pour les membres, les collaborateur.ice.s artistiques et les structures accueillantes, en incluant une clause dans les contrats engageant chacun.e.s au respect de celle-ci et également en valorisant la lutte contre les V.H.S.S. (formations, information, sensibilisation).
• les enjeux écologiques, à la fois sur la stratégie à adopter concernant les moyens de transports en tournée (privilégier plusieurs dates sur un même territoire, voyager en train plutôt qu’en avion) et aussi au niveau des matériaux utilisés sur scène.
• le tissage de liens avec tous les territoires où nous jouons : ne pas juste passer ou jouer un spectacle, mais préparer notre venue (en arrivant si possible en amont, être sur place, se donner l’occasion de la rencontre spontanée mais aussi en menant des actions de médiation culturelle pour aller à la rencontre du public, en organisant des bords-plateau) et avec des concerts in situ en s’adaptant au lieu transformant alors les contraintes imposées par certains d’entre-eux (lieu non dédié ou inattendu, extérieur, abbaye, jardin…) en une vraie force au service du spectacle.
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Julia Robert.
Depuis 2020, elle forme un duo EXIT avec son frère Charles Robert, percussionniste et beat-boxeur avec qui elle continue d’affiner son langage, ici en trois actes de transe (drone-doom, issu de la scène punk hardcore, un chant Mapuche avec processeur d’effet - techno hypnotique aux accents ‘‘berlinois’’).
Iels sont en train d’écrire un anti-opéra, une pièce de théâtre dans laquelle la musique est l’élément central de la pièce, voire le point de départ pour la construction d’une histoire. L’enchevêtrement de scènes ou de séquences en font sa structure: parties musicales seules, vignettes narratives, fictions radiophoniques, silences et sorties de scène, ambiances cinématographiques, plages noise.
Julia Robert a développé un langage musical compositionnel minimaliste fait de drone, de transe, parfois hybride avec des chants ancestraux, parfois tourné vers la performance.
‘‘Je suis en évolution, mais tout était déjà là. Pendant de nombreuses années, j’ai porté tout cela sans l’exprimer. Aujourd’hui, j’ose le sortir de moi. Il y a une urgence dans ce que j’essaye de raconter et de faire.’’
Julia Robert interviewée par Juliette Volcler - Ici l’onde 2020
Julia a intégré l’O.N.C.E.I.M. (Orchestre des Nouvelles Créations Expérimentations et Improvisations Musicales) en 2017.
Initié par Martine Altenburger, violoncelliste et performeuse, Julia Robert vient par ailleurs d’intégrer à un quatuor à cordes à l’alto avec Clara Lévy et Aïsha Orazbayeva aux violons. La Compagnie LEIDESIS co-produira ce projet qui démarrera par la reprise du Quatuor numéro deux de Morton Feldman - performance de six heures (création 2026).
Elle fait également partie du nouveau Quartet de David Merlo, TreshhhOld ; et fera la composition musicale de la prochaine création (2026) de la Cie Formosae : Cruches (partition erotico-queer pour poterie et céramique micro pornographie géologique et anthroplogie chimérique des contenants).